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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 06:54

Barque-miroir.JPGSemaine après semaine je vous ai signalé expositions, événements, œuvres. Serait-ce de la propagande pour une abondante consommation de produits culturels ? Dieu m’en garde ! Les œuvres d’art - sans date de péremption - sont impropres à la consommation. On ne se laissera pas entrainer par le main stream dévastateur qui veut faire passer objets décoratifs ou déchets enrobés de discours pour des œuvres d’art.
Certes, tout est mutation et nos goûts évoluent mais que notre discernement s’aiguise ! L’intime entretien avec une œuvre ne varie pas à la petite semaine ! Il s’enrichit sur un rythme très lent qui n’intéresse guère les marchands de pacotille du temple de la culture.
Je reviens donc encore une fois à la barque miroir de Marc Couturier visible pendant tout l’été au musée de la Chasse et de la nature. Ou plutôt c’est cette demi-barque scellée dans un grand miroir qui me revient : elle a encore et encore beaucoup à me suggérer. Sur la réalité qui ne peut s’élever que par son jumeau de reflet. Sur la traversée du miroir qui sépare les mondes extérieur et intérieur. « La barque de Caron va toujours aux enfers. Il n’y a pas de nautonier du bonheur » écrivait Gaston Bachelard dans L’eau et les rêves. Mais les croyants lui répondent avec l’Evangile que dans le vaisseau de la foi le Christ lui-même, notre jumeau mystique nous conduit au Père. Sans ce nautonier du bonheur nous sommes incomplets.

En ce début de millénaire, il y a deux enjeux majeurs à notre active participation à l’aventure esthétique du sens en art : à la fois inculturer l’Evangile et évangéliser les cultures.
Inculturer l’Evangile ? L’Eglise perçoit de mieux en mieux des échos inattendus du cœur de l’Evangile au sein de la création artistique. Par la liturgie ainsi que par l’art même de Jésus, fait de paraboles et de signes sensibles, l’Eglise cultive sa pensée par analogie et sa propre créativité poétique. Ce que l’Esprit Saint met en œuvre dans l’art contemporain peut ainsi féconder son discernement des germes du Règne de Dieu.
Évangéliser les cultures ? Dans un mouvement d’hospitalité réciproque la culture contemporaine accueille le génie propre de la foi chrétienne : elle peut reconnaître le nom vivant d’une dimension spirituelle souvent confusément perçue ; et la grâce en lieu et place du hasard.
Cet échange animé par l’Esprit Saint suscite liberté jubilatoire, consolation et guérison, dans le dynamisme initié par le Bienheureux Jean-Paul II qui désirait (je le cite) « aider l’Eglise à vivre l’échange salvifique où l’inculturation de l’Evangile va de pair avec l’évangélisation des cultures. »

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