Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je crois aux chefs d’œuvre. Même si le terme est pas mal tombé en désuétude nous sommes toujours en quête d’œuvres majeures, « parfaites en leur genre » comme dit le dictionnaire. Or, le Centre Pompidou Metz a ouvert ses portes sur une expo intitulée « chefs d’œuvre » au pluriel et avec un point d’interrogation.
Une heure et demie de TGV et vous êtes aux pieds du Centre Pompidou Metz.. Eh bien la première réponse à la question du chef d’œuvre me semble dans le musée lui-même. Pourquoi ? Parce que Shigeru Ban et Jean de Gastines les architectes, en ont fait un chef d’œuvre. Le bâtiment aux formes harmonieuses s’avère, à l’usage, parfaitement fonctionnel. Comme on aimerait que nos églises soient construites avec le même talent !
On reconnait tout de suite l’immense chapiteau de 8 000 m2. Une grande voile blanche, aux courbes douces, tendue sur une sorte de chapeau chinois en bambou tressé. Dommage, on a appris qu’en décembre la fibre de verre enduite de Teflon s’était un peu déchirée sous le poids de la neige !
En dessous, trois galeries d’exposition constituées de 3 parallélépipèdes de 90 mètres de long. Leurs extrémités sont constituées d’immenses baies vitrées, orientées chacune sur une vue majeure de la ville de Metz. Pour y accéder un mât central côtoie la grande nef, réellement gigantesque, qui permettra au Centre Pompidou Metz d’exposer de très grandes œuvres...
A un moment je me suis dit : « que d’espace perdu ! » Mais je me suis vite repris. On n‘est ni dans un entrepôt ni dans une usine. En fait : « que d’espace libre ! » Un espace libre pour que les œuvres puissent se nimber de leur aura. Du silence visuel pour que notre intériorité puisse accéder à leur petite musique singulière. Le fonctionnelle pour exposer de l’art c’est d’abord l’ouverture d’une zone de liberté, de respiration, de lumière. De gratuité.
Mais alors, l’exposition « Chefs d’œuvre ? » Eh bien, écoutez, on en parlera la prochaine fois !